Un cruel manque d'originalité

Le printemps, c’est la renaissance... Les oiseaux reviennent du sud et entreprennent de se poursuivre amoureusement, les arbres soudainement pudiques libèrent une multitude de bourgeons de feuille pour se couvrir, le Soleil paraît enfin se réveiller et réchauffe le sol qu’il a négligé pendant de longs mois, des milliers de couleurs remplacent rapidement les tons monocordes de l’hiver... et surtout (surtout !), les gamins deviennent complètement fous... C’était un événement assez étrange du point de vue des personnes plus âgées, mais les jeunes, principalement entre onze et treize ans (C’était peut-être la puberté qui en était responsable ?), semblaient toujours perdre tout self-contrôle à chaque changement de saison. À la première neige, ils étaient tous dehors à se rouler dedans, puis ça leurs passait... et ils redevenaient intenables lorsque cette neige était finalement partie. Dès qu’un peu de chaleur se pointait, tous ils se précipitaient comme si c’était un phénomène prodigieux ! Et qui dit élèves excités...

Les Préfets de Poudlard avaient donc été mandatés, en ce week-end de fin avril, pour assurer un peu de surveillance à l’extérieur. Mathias avait hérité de la région du parc de l’école où se trouvait, entre autre, le Saule Cogneur... Évidemment, il suffit de mentionner ce fait pour savoir que ça avait dégénéré. Alors que Norbert (Avec qui Mathias s’était placé en équipe pour la surveillance. Ça sert d’être le Préfet-en-Chef.) était aller reconduire deux fauteurs de trouble jusque chez leur Directeur de Maison, il avait fallu qu’un gamin de onze ans se blesse en voulant impressionner ses amis et atteindre le tronc du Saule. De l’eau plein les yeux et le nez en sang, il était venu voir Mathias en couinant. Ce dernier n’avait pas eu d’autre choix que de guider le môme jusqu’à l’infirmerie...

Le petit Gryffondor (Évidemment. Qui d’autre pourrait faire quelque chose d’aussi stupide !?) avait difficilement suivit son aîné dans le château (Il faut noter que Mathias ne prenait pas vraiment la peine d’adapter son rythme de marche à celui du jeune blessé...), la tête rejetée vers l’arrière (Mauvaise position, mais Mathias ne jugea pas de son devoir de le lui faire remarquer) et l’arrête du nez entre le pouce et l’index, pour se faire larguer sans plus d’état d’âme devant l’infirmière tout de blanc vêtue. Cette besogne achevée, le Préfet-en-Chef tourna les talons pour retourner dans le parc de Poudlard. Mis à part ce genre d’incident, la surveillance ne lui déplaisait pas outre mesure puisqu’il lui suffisait de rester écrasé dans l’herbe avec Norbert et Lucas à ne rien faire...

Parvenu au Hall d’Entrée, la démarche assurée comme toujours, le quatrième année ne se serait probablement pas arrêté s’il n’avait remarqué un regard persistant dirigé sur lui. Intrigué, il retourna ce regard à sa propriétaire, haussant un sourcil mi-interrogateur, mi-mutin. Il fallut au jeune Adams quelques instants avant de se rappeler où il avait déjà croisé ces yeux si particuliers, couleur terre de sienne brûlée, et encore un moment supplémentaire pour y associer un nom. Kanha O'Flaherty, la Serpentarde aux formes avantageuses, mais au teint si pâle que la fourrure du Yeti aurait à peine tenue la concurrence.

Joueur en ce temps ensoleillé, Mathias effectua une fugace diagonale par rapport à son chemin originel pour aller rejoindre sa collègue de Serpentard. Les mains dans les poches, il s’arrêta à environ deux pas devant elle et pencha la tête sur le côté, un léger sourire aux lèvres. Il aurait pu s’accroupir pour se mettre à sa hauteur, mais sans être paranoïaque, le Préfet-en-Chef n’aimait pas l’idée d’une position si vulnérable.

"On ne vous a jamais appris qu’il était impoli de fixer les gens jeune fille ?" , interrogea-t-il avec humour.

Ah, bien, bien, il avait remarqué sa fixation - même si elle était tout à fait discrète, mais cela montrait bien s'il l'avait fallu que Mathias Adams était quelqu'un de très bien, puisqu'il remarquait le regard léger qu'elle posait sur lui sans insistance aucune et tout et tout. Bref, au lieu de partir dans une narration délirant, elle ferait peut-être mieux d'essayer d'entendre ce qu'il allait dire, songea-t-elle. Car il se trouvait qu'à ce moment-là con camarde maisonique semblait vouloir s'exprimer, car il ouvrait la bouche, ce qui est souvent le signe de l'arrivée imminente de paroles. Sauf quand on baille. Mais il n'avait pas l'air de bailler. Ou alors ... Eh, stop les digressions, écouter, écouter.
Alors, il avait dit que c'était pas poli de regarder les gens fixement. Il avait dit qu'il n'avait pas aimé qu'elle le regarde. Il avait dit qu'elle était malpolie. Il avait dit qu'elle était moche et qu'elle avait pas le droit de le regarder te qu'elle puait et d'ailleurs c'était pour ça qu'il la regardait de haut. Il avait dit un truc super méchant alors qu'elle était jolie gentille vulnérable. Ou alors ... Ou alors il n'avait rien dit de tout ce qu'elle venait de penser en une fraction de seconde et simplement : "On ne vous a jamais appris qu’il était impoli de fixer les gens jeune fille ?" en souriant, ce qui pouvait laisser supposer qu'il y avait plus matière à rire qu'à colérer ou désespérer.

" Faut croire que non. "

Ce disant elle se leva en esquissant un sourire, parce que cette position défavorisée lui déplaisait fortement. Nan mais sans rire, même si elle trouvait que le serpentard semblait plutôt civilisé, elle était parfaitement en position de - par exemple - se prendre une chaussure dans la face. Ce serait un crime contre l'humanité de la priver, ne serait-ce que momentanément, de son magnifique visage, mais de tout temps il y eut des gens qui n'avaient cure du caractère presque sacré de ce genre de chose. Bref.
Pourquoi est-ce qu'elle voulait qu'il ramène sa fraise vers là où elle était, déjà ? Ah oui, parce qu'elle s'ennuyait mortellement. Bien. Pour entamer une conversation, il faut faire parler son interlocuteur. Elle commencera donc par interroger Mathias sur la raison de sa présence en ce lieu si peu fréquenté ... Ah bouse de dragon, ils étaient dans le Hall. Tant pis.

" Et d'où venais-tu et où te rendais-tu ainsi - avant d'avoir l'immense chance de m'appercevoir ? "

Elle ne se souvenait pas avoir un beaucoup adressé la parole au préfet Adams, alors elle ne se souvenait pas - ou elle ne savait pas - ce qui convenait comme approche avec lui. Mais il lui semblait un rien staisfait de lui-même. Aussi trouvait-elle intelligent d'être elle-même plus prétentieuse que nature - d'autant que ça ne lui était pas difficile.

[Désolé du délais de réponse.]

La voluptueuse O’Flaherty sembla apprécier l’humour de Mathias ou, tout du moins, décida-t-elle de suivre le jeu puisqu’elle répondit avec un sourire en se relevant de cette curieuse position qu’elle tenait quelques instants plus tôt. Pas que le fait de s’asseoir soit étrange, mais directement sur le sol du Grand Hall, oui, quand même, c’était assez inusité... Elle était plus petite que le Préfet-en-Chef (quoique ce ne fut pas extraordinaire dans ce château où Mathias faisait parti des plus grands, encore moins de la part d’une fille, et fille d’une année inférieure par-dessus le marché), mais son port altier laissait voir qu’elle ne se laissait pas intimidé par de si futiles choses que la grandeur.

Le sourire amusé du quatrième année s’agrandit, laissant paraître quelques dents, à la question exagérément prétentieuse de son interlocutrice. Il ne se souvenait pas que la troisième année fut si fière de sa personne, quoiqu’il ne lui ait parlé qu’une ou deux fois en tout et pour tout, mais dans le contexte, cela ne le gênait pas. Il n’en attendait pas moins d’une Serpentarde de sang-pur.

"J’ai oublié en croisant le regard d’une beauté fatale..." , répondit l’adolescent nonchalamment, d’un côté parce que si la troisième année était avide de compliments comme le laissait supposer sa dernière phrase, Mathias n’avait aucun problème à être le complimenteur, et d’un autre côté parce qu’il n’allait quand même pas raconter que son avant-midi avait constituer une vraie séance de Baby-sitting...

"Mais, dis-moi, oserais-je croire que tu m’attendais ?" , interrogea-t-il à son tour, laissant tomber le vouvoiement qu’il avait tout d’abord humoristiquement utilisé.

Il va s’en dire que le Hall d’Entrée n’était pas le lieu le plus propice à la discutions tranquille. Bien que la grande majorité de la population de Poudlard fut dehors à profiter des premiers rayons solaires de la saison, il n’en restait pas moins que le Hall était très fréquenté, à commencé par ceux qui allait chercher un truc à leur dortoir en passant par les lèves-tard, sans oublier les simples coureurs à la vessie lourde. Cependant, Mathias se fichait du remue-ménage alentour, préférant accorder son attention à la splendide créature qui lui offrait quelques temps de distraction, sentiment qu’il était certain de partager avec ladite beauté.

[Bonjour, je peux m'incruster?]

Seeley avait commencé ou plutôt décidé de commencer à changer.. Ainsi elle parlait plus souvent en classe; répondant aux questions de ces professeurs, question de notamment faire gagner des points à sa maison qui était tout de même au troisième rang depuis la dernière coupe des quatre maisons! De plus, la jeune Holmes avait décidé de tenter sa chance pour rejoindre l’équipe de Quidditch de sa maison, les Hogwart's Eagles. Ayant déjà un certain talent en tant que gardienne; ses longues heures de pratique en compagnie de ses deux frères et de son père ne pourraient que lui être bénéfiques. Puisqu’elle jouait bien chez elle, alors pourquoi ce ne serait pas le cas ici également? C’était du moins la conclusion à laquelle l’adolescente était parvenue en réfléchissant à la question. Mais elle savait déjà que la compétition serait rude et qu’un match inter-maison serait beaucoup plus difficile qu’un match contre sa famille!

C’est ainsi qu’avec son jeune frère, Josh, qui lui aussi visait un poste dans l’équipe (hésitant entre celui de poursuiveur et batteur…), ils s’étaient dirigés en ce début de journée vers le terrain de Quidditch pour se pratiquer un peu… Matt, qui n’avait aucune envie de faire partie de l’équipe, avait tout de même daigné participer à l’entraînement après que Seeley lui ai demandé de les aider, jouant les poursuiveurs avec Josh, et délaissant à son plus grand regret son devoir de métamorphose… à remettre dans une semaine! Il les avait rejoint dix minutes plus tard sur le terrain de Quidditch.

Pendant une bonne heure et demi ils avaient tous les trois volé avant de poser à nouveau les pieds au sol. Légèrement fatigué par l’exercice, Matt les avait quittés peu de temps après être redescendu au sol. Il avait un devoir à finir et un examen à préparer dans une autre matière (DCFM).

Après avoir remis les balais à leur place respective, car n’y un ni l’autre de possédait leur propre balai, ils avaient à leur tour pris la direction du château, contournant les serres de botanique et longeant les murs de l’école. Arrivés devant les grandes portes, Josh passa un commentaire amusant sur leur frère aîné et sa sœur qui ne pu s’empêcher d’éclater de rire en entrant dans le hall. Incapable de reprendre leur sérieux, les enfants Holmes continuèrent à rire aux éclats ne s’occupant pas du fait qu’ils pourraient déranger qui que ce soit par le bruit de leur rire. Ils passèrent ainsi aux côté d’une jeune fille assise par terre et d’un garçon debout qui lui parlait. Seeley, le sourire aux lèvres, leur jeta un rapide coup d’œil. Cependant elle ne put savoir à quelle maison ils appartenaient, bien que le garçon lui semblait vaguement familier, puisque le week-end les élèves n'avaient pas pour habitude de porter l’uniforme scolaire… Elle-même était vêtue d'un jean simple et d'une veste blanche à capuchon entrouverte laissant apparaître un joli haut sans manche de couleur vert. Et pour une rare fois, ses cheveux étaient attachés en une queue de chaval. Cela avait été plus pratique pour voler tout à l'heure...

Et ce fut au moment même où Seeley regardait en direction des deux adolescents de Serpentard que son frère lui lança de but en blanc :

« Alors, Joshua et toi… ça avance? »

Si lui riait, pas elle! Le sourire de Seeley s’était figé instantanément sur son visage. Se retournant brusquement vers le benjamin de la famille, elle l’apostropha en baisant tout de même la voix, mais sans doute pas assez pour que personne ne puisse l’entendre. En colère, elle répliqua.

« Tu sais parfaitement que je déteste parler de ma vie privée Josh! »

Le hic pour Seeley, c’était que plusieurs avaient entendu cet échange…

[Edit : J’ai légèrement modifié la fin de mon message. En passant, Josh, c'est son frère et, Joshua, un autre type de Serdaigle qui est son petit ami pour l'instant. ^^]

" - Oh, merci, c'est flatteur pour moi, ... mais pas tellement pour toi ", répondit-elle quand Mathias la qualifia - certes en ayant l'air de ne pas être très sérieux, mais passons - de "beauté fatale" qui lui aurait fait oublier le motif de ses déambulations.

Mais elle, elle n'avait pas oublié que si elle avait chercher à attirer l'attention du Serpy, c'était pour la tirer de son ennui, et elle espérait qu'il allait se montrer à la hauteur. Et donc montrer que sa cervelle n'était pas une passoire. Continuant dans la veine de la flatterie, il demandait maintenant s'il pouvait supposer qu'elle l'attendait.
Ah, que répondre ... "Désolée, j'attendais juste n'importe quel péquenot pour éviter de mourir d'ennui", c'était moyennement sympathique ... Elle était bien capable de trouver autres chose, quand même, grâce à son merveilleux vocabulaire et son extraordinaire imagination, et tout ça et tout ça ...

" - Je ne t'attendais pas exactement, mais tu es certainement la meilleure rencontre que je pouvais rêver de faire aujourd'hui dans ce Hall, dit-elle en souriant. J'ajouterai même qu'en aucun cas je n'espérais avoir cette chance, ajouta-t-elle effectivement. Histoire de montrer qu'il n'était pas le seul à maîtriser la flatterie.

Bon, tout ceci était très rigolo mais il semblait qu'elle n'avait hélas toujours absolument aucun talent pour la conversation, et ça la saoulait mais ça la saoulait mais grave. Oui parce que voilà : elle s'ennuyait, elle avait attiré Mathias grâce à sa tactique fantastique, ils avaient échangé quelques paroles. Mais restait une angoissante, terrible et récurent question : et maintenant ? Bref, si on enlève de tout ça le lyrisme, les fioritures, le délire mélodramatique et toutes ces choses, le problème c'était qu'elle sentait bien que si elle ne trouvait pas vite quelque chose à dire ou à faire sa distraction allait s'enfuir, filer entre ses doigts comme la soupe ! - parce quand on essaie de manger la soupe avec les doigts, elle a tendance à s'enfuir.
Elle avait bien sûr tout un tas d'idées brillante, comme par exemple faire la danse du ventre, chanter "God save the Queen" ou encore se rouler par terre, mais il aurait fallu qu'elle trouve quelque chose qui ne le fasse pas fuir. Tout ceci lui semblait bien complexe, beaucoup trop complexe pour elle en fait.
C'est alors qu'un événement survint.
Non, aucune météorite ne s'était écrasée sur Poudlard. Non, tout le monde ne mourut pas soudain à cause d'un empoisonement au polonium. Mais une blonde, accompagnée d'un mec qui, d'aprés les information dont Kanha disposait, répondait au nom - ou au moins au surnom - de "Josh", une blonde, donc, et ce mec, donc, eurent un échange effectué assez haut et qui permit à un sourire sarcastique ( si ça existe, promis ) de se dessiner sur les lèvres de la jeune fille. L'occasion rêvée de dire et de faire quelque chose en même temps se présentait.

" Tu sais parfaitement que je déteste parler de ma vie privée, Josh ! "

Elle sentait, elle savait, elle était parfaitement consciente que ce qu'elle allait faire était stupide. Mais ça ne lui posait aucun problème déontologique, pas plus qu'avec sa conscience ni quoi que ce soit d'autre, ni son honneur, ni tout ça et toutça et tous ces machins, là, et ça ne posait pas non plus de problème à ses vêtements, alors tout allait bien, n'est-ce pas ?
Elle se tourna vers Seeley et lui tint tout à fait ce langage :

" - Eh ben on dirait pas ! On t'as jamais appris à ne pas déranger les autres avec des conversations innintéressantes ? Bien sûr, avec cette réflexion elle faisait totalement abstraction du fait qu'elle-mêe emmerdait sans doutes un tas de gens en s'exprimant à un volume un rien plus élevé que le volume normal d'une conversation normale - parce qu'il y avait une certaine distance entre elle et Seeley. Mais, comme on dirait que tu as de la chance, moi ça m'intérese. Il est comment Joshua ? Elle n'avait pas oublié sa présence, non, alors elle demanda son avis à Mathias, pour qu'il ne se sente pas oublié, il risquerait d'être blessé dans son ego surdimensionné. Toi aussi ça t'intéresse, n'est-ce pas Mathias Adams préfet de Serpentard ? "

"Mathias Adams préfet de Serpentard" elle trouvait que ça sonnait bien, et puis comme ça il serait fiché à VIE, parce que là mais c'était un peu l'affiche, quand même. Personnellement, elle avait ( un peu ) l'habitude, mais si ça se trouve il serait traumatisé à vie ! Pourrait-elle assumer cette responsabilité ?
Elle cligna des yeux. Ces temps-ci, elle avait sérieusement tendance à partir dans des énormes délires toute seule avec sa tête. Allez hop, retour à la réalité. Elle trouvait qu'elle avait été un petit peu serpentard, là. Enfin, désagréable, quoi. Elle avait des phases, comme ça. Peut-être qu'elle n'aimait pas les blondes. Ou bien ça n'avait rien à voir. Mieux valait ne pas réfléchir - elle se sentait bien prête à repartir dans un délire.

[ Me tuez pas me tuez pas me tuez pas. C'est pas ma faute, c'est le bac français, c'est pas moi, regardez, il est plutôt long mon message, non ? Désolée u_u" ]

[Kanha : C’est pas grave pour le délais. T’as fait moins long que moi la dernière fois ! Au fait, l’adresse de ta fiche de présentation renvoie à ton ancienne fiche. Faudrait peut-être changer. ]

La conversation avec Kanha était distrayante, comme l’était toujours une discussion où les interlocutrices de Mathias voulaient bien entrer dans son jeu. Il va donc sans dire que le Serpentard ne regrettait aucunement d’avoir laissé en plan les gamins qu’il devait surveiller comme s’il eut été une vulgaire nourrice... Cependant, s’il s’était bien vite avéré que la jeune O’Flaherty semblait partager les goûts de Mathias pour le jeu, il apparu presque aussitôt après qu’elle ne faisait que répondre, sans apporter de bois au feu du dialogue. Cherchait-elle à se faire désirer ? à voir combien de temps elle pouvait s’accaparer le Préfet-en-Chef sans rien faire pour le retenir que de simplement répliquer à ses phrases ? Un séduisant (autant que sa créatrice) défi en perspective... même si la conversation à sens unique allait indéniablement finir par fatigué le quatrième année.

Le chalenge en devenir fut toutefois interrompu par les rires particulièrement soutenus de deux adolescents. Il y avait eu une diminution notable (bien que sans raison apparente) dans le taux de fréquentation du Hall d’Entrée quelques temps avant l’arrivée de ces deux là, ce qui accentua l’éclat de ladite arrivée. Mathias ne prit pas la peine de se retourner vers les deux arrivants (qui, de toute façon, les avaient dépassés Kanha et lui sans leur accorder une quelconque attention visible), dont le sujet de conversation n’était vraisemblablement pas d’un haut niveau du point de vue d’un Serpentard qui ne collectionnait pas les potins amoureux. La jeune O’Flaherty ne partageait visiblement pas ce point de vue puisqu’elle donna l’impression à l’héritier Adams de se désintéresser de lui, posant son regard sur les deux nouveaux inconnus qui s’étaient arrêtés un peu plus loin derrière Mathias.

Agacé d’être ainsi jeté (Il était Mathias Adams ! De quel droit l’ignorait-on subitement ?!), l’adolescent se retourna pour faire face aux deux Serdaigles et fit un léger pas sur le côté pour dégager la vue de Kanha. Elle ne méritait pas qu’il fasse cet effort pour elle alors qu’elle l’ignorait, mais rester planté entre les deux adolescentes (car il s’avéra que Kanha s’adressait à la fille des deux Serdaigles), c’aurait été encore plus pathétique. Genre ‘Hey ! Regardez-moi ! Ne m’oubliez pas !’. Une légère retraite était préférable, sans doutes possibles...

La Serpentarde s’occupant d’insulter sans raison (ou alors pour une cause qui échappait à son collègue) la Serdaigle, Mathias se contenta d’observer les deux petits Aigles silencieusement. Ils se ressemblaient... Peut-être les membres d’une même famille ? Le Préfet-en-Chef fixa un instant l’autre garçon, qui devait se sentir aussi mis de côté que lui. Sauf que l’autre allait probablement finir par se joindre à la ‘conversation’ pour intervenir en défendant sa soeur, ce que Mathias ne ferait pas avec Kanha... Elle était peut-être de sa Maison, il ne partageait avec elle aucun lien d’amitié, rien pour le pousser à autre chose qu’une simple observation de la scène. Parlant de scène, l’héritier Adams ramena son attention sur celle des deux Serdaigles qui était, pour l’instant, sur le devant de la scène susmentionnée...

Hey, mais il la connaissait ! C’était une fille de sa classe ! Oui, bon, il avait mis le temps avant de s’en rendre compte, mais on ne pouvait pas dire que les Serdaigles étaient réputés pour leur grande extraversion. À vrai dire, mis à part en classe ou à la bibliothèque, on ne les voyait pour ainsi dire jamais. En se fiant à sa mère, très sociable, le jeune Adams s’était fait une autre idée des Serdaigles en arrivant à Poudlard, mais on l’avait rapidement détrompé... Bref, quel était son nom à celle-là ? C’était une Sang-Pur, une Holmes, mais impossible de se rappeler son prénom... Quoiqu’il en soit, elle était loin d’être désagréable à la vue.

Mathias revint sur terre en attendant son nom, de la bouche de Kanha. Ah, tiens, il existait toujours finalement ? Détachant, un peu à regret il est vrai, son regard de la jolie blonde de Serdaigle, le Serpentard jeta un coup d’oeil à la non moins jolie (mais d’un charme fort différent) blonde de sa Maison.

"Hum ? Préfet-en-Chef." , corrigea d’un ton distrait ledit Préfet-en-Chef. Toutefois, si son ton était celui de quelqu’un d’inattentif, son regard était vif, démontrant que, non, il n’était pas un abruti qui n’avait pas compris la question.

Il reposa les yeux sur la jeune Holmes en parlant. N’apportant son aide à ni à l’un ni à l’autre des parties, il était curieux. Ça ressemblait à quoi une Serdaigle agressée ? Enfin, plutôt une Serdaigle qui se défend... À moins qu’on ne réclame son intervention, à cause de son rôle au sein de Poudlard ? Braves petites Serdaigles à cheval sur les règlements...

[Me voilà! ^^ Cool Mathais a répondu!! ^^ Et merci pour le compliment en passant ^^]

" Eh ben on dirait pas ! On t'as jamais appris à ne pas déranger les autres avec des conversations inintéressantes ? "

À peine eut-elle répliqué à son frère qu’une autre voix se mêla à leur échange un peu houleux… Elle provenait d’une fille à coup sûr. Se retournant, Seeley vit une jeune fille assise par terre. À ses côtés se tenait un jeune homme debout. Elle la regarda puis songea qu’ils devraient être en train de discuter lorsqu’elle et son frérot étaient arrivés dans le hall…Tirée de ses pensées par la seconde réplique de la Serpentarde " Mais, comme on dirait que tu as de la chance, moi ça m'intéresse. Il est comment Joshua ? ", la jeune Holmes parla sans y penser.

« Excuse-moi, est ce que je t’ai causé?! » Sa voix était sèche. « Je peux savoir en quoi ça te regarde?! »

Sa propre audace l’avait étonnée; pourtant elle tentait de ne rien laisser paraître. Elle n’avait pas pour habitude de réagir ainsi. L’ancienne Seeley aurait probablement laissé passer, adoptant pas nécessairement le profile bas, mais respectant simplement son habitude de ne pas se mêler aux autres…

Tandis que la nouvelle elle répliquait, tentant tant bien que mal de dissimuler sa non habitude de la chose, son frère avait, quant à lui ouvert ses yeux bien ronds. Il n’en revenait tout simplement pas que sa sœur ait agit de la sorte! Entre eux deux, c’est lui qui normalement avait cette fougue! (Enfin, sauf lorsqu’il était question de leur mère…) D’ailleurs, dès la première intervention de la troisième année, il avait ouvert la bouche pour répliqué; cependant, cette fois-ci, sa cadette avait été la plus rapide… et elle ne s’était pas arrêté là!

« Dis donc, ta vie doit être franchement ennuyeuse pour que tu te mêles d’histoires qui ne te regardent pas! »

Elle ne devenait pas un peu Serpentarde là?

Puis l’autre fille ajouta :

" Toi aussi ça t'intéresse, n'est-ce pas Mathias Adams préfet de Serpentard ? "

Seeley portant finalement son attention sur le jeune homme en question le détailla de haut en bas pendant que lui-même faisait la même chose pour elle. Elle le connaissait ce garçon; ils avaient plusieurs cours en commun... Mais elle s’en foutant pour l’heure de savoir s’il l’avait ou non replacé, après tout aller jusqu’à tout récemment Seeley ne se manifestait pas vraiment en classe…

La quatrième année eut un léger sourire en coin lorsque Mathias Adams corrigea sa consœur de maison. Pourquoi avait-elle souri? L’attitude du Serpentard l’amusait… Il y tenait tant que ça à son titre? Ils n’étaient quand même pas dans une soirée où l’on remet des récompenses… Enfin bref, assez d’égarements!

Se tournant à nouveau vers Kanha, la Serdaigle lança sur un ton tout ce qui a de plus inamical, carrément sarcastique :

« Tu inclus ton ami, le Préfet-en-chef, (elle avait fait exprès de prononcer le titre au long) en espérant qu’il t’aide peut être? Hum, c’est une belle image de toi ça… Au moins, moi, j’arrive à me défendre toute de seule! »

Bon, elle savait parfaitement qu’elle risquait de se prendre une punition, mais la jeune Holmes préférait ne pas y penser pour le moment, à vrai dire elle préférait ne penser à rien tant qu’elle ne serait pas arrivée dans son dortoir…

Josh, à ses côtés, qui avait entre temps fermé sa bouche (lol! ^^), l’appela doucement.

« Seeley…? »

Elle l’avait même oublié, son frère, pendant ce laps de temps!

Maintenant que les dés étaient jetés, elle attendait, la colère brillant dans ses yeux normalement calmes et amicaux, que quelqu’un d’autre agisse.

[ Devinez qui c'est ? =] ]

Préfet ou Préfet-en-chez, qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire, à elle ? Elle poussa un long soupir mental, et un encore plus long lorsque la serdaigle se mit à réagir. Elle régissait beaucoup trop, ça la saoulait, elle était d'humeur à emmerder le monde, pas à ce que le monde l'ennuie. C'était vraiment trop dur pour elle la vie, et d'ailleurs ce matin elle aurait mieux fait de na pas se lever, parce qu'elle avait fait tomber son oreiller par terre, c'était au moins un signe ... Et puis y avait eu cette mouche qui volait dans le coouloir et qu'elle avait pas réussi à tuer ...
Bon, qu'est-ce qu'elle racontait encore, la blonde ? Elle avait cette fâcheuse manie d'ouvrir la bouche ... Et puis elle était trés méchante avec la pauvre petite Kanha qui n'avait fait que se mêler d'une conversation qui ne la regardait pas du tout parce qu'elle s'ennuyait, méritait-elle vraiment celà ?
Mais, il ne fallait pas se laisser abattre, elle devait se réveiller, oh oui et elle allait lui montrer à cette Serdaigle, elle allait lui montrer que elle aussi, elle pouvait ouvrir la bouche et remuer les lèvres afin de produire des sons articulés qui eux-même forment des syllabes qui forement à leur tour des mots qui permettent de constituer des phrases, fort utiles pour communiquer avec les autres êtres humains !

" Oh eh, du calme, là, tu t'excites un peu trop. "

Quelle belle entrée en matière ! Sans aucun doute elle n'était que l'annonciatrice de répliques de haut vol qui impressionnerait tant les murs qu'ils en trembleraient, qui seraient tellement profondes qu'elles se graveraient dans les murs de Poudlard pour ne jamais en être effacée ! Ou alors, pas.

" D'abord, lui, c'est pas mon ami. Ou alors, je suis pas au courant, ou bien je suis son amie mais lui c'est pas mon ami, mais ce serait compliqué comme situation. Bref. "

Ah, première erreur !
Elle n'aurait pas du s'embarquer dans ces considérations, elle devait faire court, synthétique, marquant, qui touche au but dès le premier tir ! Mais elle avait perdu une bataille, pas la guerre. Cependant, c'est un peu désabusée qu'elle continua.

" Effectivement, c'est justement parce que je m'ennuyait que je me suis permise de sauvagement m'incruster dans ta particulièrement intéressante conversation - sauf ton respect, Mathias Adams Préfet-en-Chef de Serpentard, ta conversation n'est pas en cause, mais bien plutôt mon manque de sociabilité et mon incapacité à communiquer longuement. La Serdaigle avait l'air en colère, très en colère d'ailleurs par rapport à ce qu'elle avait fait, c'était pas bie terrible après tout ... Je t'ai pas tellement agressée, hein, dé-com-presse, tout va bien, jeune fille, pas la peine de s'énerver, acheva-t-elle avec un sourire.

Apparemment, c'était plutôt pas.

Visiblement, la supposition qu’avait émise mentalement Mathias quant à la réaction probable de la jeune Holmes était erronée. Elle ne chercha pas du tout à faire de lui le médiateur de la dispute qui s’installait. L’adolescente avait d’ailleurs une réaction franchement surprenante, complètement atypique de l’image projetée normalement par les Serdaigles. L’ironie, c’était plutôt quelque chose de Serpentard... ou de Gryffondor. Les élèves au tempérament forts quoi ! Les Serdaigles et les Poufsouffles n’étaient-ils pas tous des gens taciturnes ?

Le Préfet-en-Chef ne fut d’ailleurs pas le seul surpris. Le garçon de Serdaigle semblait littéralement sidéré, appelant doucement sa consoeur (Oui ! Voilà ! Seeley ! C’était ça son prénom...) comme s’il avait peur qu’elle ne se retourne contre lui. Amusant... L’héritier Adams nota dans un coin de son esprit qu’il devrait faire plus ample connaissance avec la jolie blonde. Il aimait bien les gens avec du répondant et, à n’en point douter, cette Serdaigle là n’en était pas dépourvue ! Après quatre années dans la même classe, comment ne l’avait-il pas remarqué plus tôt ?

Même Kanha paru juger que la situation ne suivait pas son cours normal. On ne pouvait pas qualifier son expression de surprise... Toutefois, le résultat était semblable : elle se rétracta. Oh, pas à la manière d’une Poufsouffle qui se serait humblement excusée (quoiqu’une Poufsouffle ne serait pas, en toute logique, aller chercher des noises à une Serdaigle). Kanha O’Flaherty était une Serpentard ! Elle fit donc comme tout Serpentard qui se respecte ; elle usa de ruse pour ramener la conversation sur un terrain plus neutre. Par des remarques contournées, elle cherchait à retrouver le contrôle qu’elle aurait dû avoir dès le début...

"Voilà. Aucun attachement émotif. C’est que physique." , confirma avec humour le batteur de l’équipe de Serpentard, s’amusant beaucoup des explications dans lesquelles s’enfonçaient Kanha à propos de la non-amitié qui les liait. Personnellement, il n’aimait pas se justifier... Par contre, il aimait bien voir sa collègue de Maison s’y essayer. Elle devait manquer de pratique... Quoiqu’il en soit, pour le spectateur extérieur qu’il était, ça prêtait à sourire.

La troisième année enchaîna avec l’explication de la raison qui l’avait poussée à s’immiscer dans la conversation d’autrui. Marrant comme les deux adolescentes tenaient à bien appuyer le fait qu’il était Préfet... Des plans pour qu’il en vienne à avoir la grosse tête. Faudrait pas s’étonner ensuite. Néanmoins, il apprécia beaucoup toute la diligence dont fit usage la jeune O’Flaherty en s’adressant à lui.

"Je te pardonne." , fit l’italien avec une magnanimité toute condescendante où se mêlait cependant une pointe de sarcasme. De toute façon, il avait un peu l’impression que personne n’écoutait ses remarques. Ça se passait entre Kanha et Seeley... Lui n’était vraisemblablement qu’un élément du décors. Et il s’amusait beaucoup, est-il nécessaire de le redire ?

Réaction excessive?! Et puis quoi encore? La jeune Serdaigle eut envie de répliquer à nouveau, mais elle ne le fit pas. Il fallait savoir tempérer ses émotions rendu à un certain point. Et puis, de toute manière, la Serpentard n’avait visiblement pas terminé de parler… Voilà qu’elle venait de s’embarquer dans des explications pas nécessairement très compréhensibles, à tout le moins pour tous ceux qui se trouvait en dehors du sujet de la conversation. Bref, tout ça pour dire que c’était fort probablement le cas pour le pauvre petit Poufsouffle qui les dépassa, tentant vaguement ou plutôt désespérément de comprendre et de suivre l’enjeu de la discussion.

Après un court moment, la troisième année passa aux aveux. Cela sonnait peut être doux à ses oreilles, mais Seeley n’en avait rien à faire dans le fond. Elle s’était sentie attaquée; elle s’était défendue. Voilà tout! Son raisonnement et sa colère se limitait à cela. L’adolescente ne fit pas plus attention aux deux commentaires que lâcha le Préfet-en-Chef. Certes, elle les écouta, mais n’ajouta rien d’autre.

Finalement, Kanha prononça ses dernières paroles en souriant.

« Je t'ai pas tellement agressée, hein, dé-com-presse, tout va bien, jeune fille, pas la peine de s'énerver »

*Pas tellement agressée, hein? Tout dépendant du point du vue duquel on se place.* Songea avec une pointe d’ironie Seeley. Bon, il fallait qu’elle avoue, elle aussi, qu’elle avait ses tords dans cette histoire… Par contre, la Serdaigle ne le fit pas verbalement, contrairement à ce que l’on aurait pu penser. Peut être par souci de ne pas perdre la face, face à deux Serpentards… Quoique, était-ce vraiment elle qui se tenait devant eux à cet instant précis? À bien y réfléchir, ce qu’elle fit en à peine quelques secondes, de sorte que personne ne s’en rendit compte, la quatrième année réalisa que oui c’était bien elle (enfin la nouvelle elle ^^ ) et qu’elle était très était très à l’aise avec ces changements récents. Au final, Seeley se décrispa, reprenant une posture décontractée, plus près de ce qu’elle était d’habituelle et se rapprocha un peu plus des deux élèves. Aucun d’entre eux (Kanha, Mathias ou encore Josh) ne savait ce qu’elle avait en tête ou ne pouvait prévoir comment elle réagirait. Elle dominait toujours Kanha puisque cette dernière était encore assise sur le sol. Mathias, quant à lui, la dépassait de quelques pouces; Seeley étant moins grande que lui et Josh se tenait toujours derrière sa sœur.

Contre toute attente, l’adolescente se présenta. Elle connaissait déjà Mathias, mais ignorait le nom de la troisième année.

« Je m’appelle Seeley. Et voici mon frère Josh. »

Ce qu’elle fit, elle le fit non pas par souci de sociabilisation, mais plutôt parce qu’elle en avait tout simplement envie.

La tentative d’apaisement de Kanha allait-elle porter ses fruits ? Était-ce le début d’une longue suite d’agressions psychologiques typiquement féminines ? Ou d’un renversement de situation tout à fait incompréhensible qui verrait naître une amitié ? L’aiglon qui ne disait pas grand chose allait-il finir par sortir ses serres lui aussi ? Tant de suspense, songea avec moquerie le Préfet-en-Chef de Serpentard. Son regard revenu se poser sur la blondinette en bleu, il la détailla avec peut-être un peu trop d’appréciation. L’autre Serdaigle, en tout cas, ne semblait que moyennement aimer ce regard insistant sur sa consoeur. Cependant, Mathias n’en avais cure et il ignora royalement l’air réprobateur du garçon.

Seeley avait démontré que, bien qu’elle soit une Serdaigle, cela ne l’avait pas privé de son propre caractère. Elle sortait de l’ordinaire... D’une façon positive, attention. Aussi, le Serpentard ne tenta-t-il pas de prévoir sa réaction. Déjà qu’elle n’était pas une Serdaigle type... en plus, c’était une fille. Même Kanha, prévisiblement Serpentarde, n’était pas évidente à cerner de par son statut d’usine à oestrogène. Alors la jeune Holmes... Bref, passons toutes ces considérations misogynes.

La réaction tant attendue vint finalement. La réflexion animant les méninges de la Gardienne des Hogwart’s Eagle était passée aussi inaperçue qu’une goutte d’eau en plus dans le lac de Poudlard, mais son changement d’attitude, lui, fut rapidement décelé par l’oeil scrutateur de l’héritier Adams. Alors qu’un instant plus tôt Seeley semblait vouloir se battre, son maintient devint soudainement beaucoup plus serein. Peut-être la Serdaigle en elle reprenait-elle le dessus... Quoique, en fait, réflexion faite, le calme n’était peut-être pas l’apanage des Serdaigles. Après tout, Emeline Adams était une ancienne Serdaigle et la sérénité ne faisait assurément pas partie de ses atouts. Hum... Il y avait là matière à réflexion... Mais une autre fois, peut-être.

Avec une tranquillité peut-être feinte (La jeune Holmes était-elle également capable de fourberie ?), Seeley se rapprocha des deux Verts et Argents jusqu’à n’être qu’à quelques pas. Ensuite... et bien, elle se présenta, tout bonnement. Haussant un sourcil surpris, Mathias (qui n’avait pas vu le regard légèrement inquiet de sa compagne de Maison) la lâcha enfin du regard pour observer Kanha, guettant sa réaction.

Avec la distinction que possède chaque Serpentard, Kanha se redressa. Observant les deux Serdaigles en silence, elle ne semblait toutefois pas sur le point de leur offrir un grand sourire de réconciliation. De toute façon, ça n’aurait pas été digne d’une Serpentard... La jolie blonde s’exprima enfin, décrétant sur un ton on ne peut plus méprisant une phrase qui eut le mérite de faire sourire franchement Mathias. C’était extrêmement puéril... mais bien trouvé.

Le reste volait toutefois bien moins haut. La descendante O’Flaherty aurait, d’après l’avis de Mathias, eu avantage à se retirer après sa première réplique. Au lieu de quoi, la voluptueuse Kanha choisi de poursuivre sur sa lancé, puis de se tourner vers son aîné. S’il s’amusait ? Cherchait-elle son approbation ? Son appui ? À moins qu’il ne s’agisse d’un sarcasme... Une façon détournée de lui reprocher de ne pas prendre partie... Le Préfet-en-Chef choisi cependant de le prendre au pied de la lettre, sans chercher à y voir un sens caché.

"Absolument. Avec des caractères aussi bien trempés que les vôtres... Le spectacle ne manque pas de rebondissements !" , répondit plaisamment l’héritier Adams, son sourire de séducteur aux lèvres, en s’adressant aux deux blondinettes à la fois.

Entre le moment où la Serdaigle s’était avancée vers les deux Vert et Argent et celui où elle s’était présentée, elle n’avait ni remarqué la crainte ni la surprise des deux Serpentard et encore moins l’air de son frère qui, étant dans son dos, semblait désapprouver au plus haut point le regard insistant du Préfet-en-Chef envers son aînée. L’attention de Seeley était ailleurs de toute manière, mais cela ne l’empêcha d’avoir une rapide pensée de remord pour son frère qu’elle avait si subitement exclu de la conversation. Elle comptait bien lui faire ses excuses une fois qu’ils auraient regagné leur salle commune.

Kahna, quant à elle, s’était remise debout et l’avait observé un certain moment avant de prendre la parole. Lorsque les premiers mots de la troisième année franchirent ses lèvres, Seeley ne fit absolument rien.

" Moi j'm'appelle pas Seeley. Et j'ai pas d'frère. "

La réplique, bien que puéril, (pour reprendre les termes si géniaux de notre ami Mathias ^^) avait tout de même un certain mordant, c’est le moins que l’on puisse dire, mais ce qui suivit donna à la Serdaigle envie de rire.

"[…] Nan, parce que t'as pas envie de me recroiser, hein ? Je pense pas. "

Elle avait le choix entre se hérisser à nouveau ou continuer dans sa dernière ligne de conduite; elle opta pour le contrôle de ses nerfs tout en étant légèrement provocante par contre… Cependant, avant de répliquer quoique se soit, Seeley préféra laisser Kanha finir de dire ce qu’elle avait à dire. Puis l’adolescente lui fit à son tour part de sa réflexion.

« Tu sais, tu me fais presque rire avec tes airs à la dure… Si tu crois que j’ai peur de toi, tu te mets l’doigt dans l’œil! Laisse-moi te dire que tu es loin de me faire peur! Alors tes grands airs, tu peux bien les garder pour toi… Mais c’est vrai que ça ne change strictement rien à ma vie de savoir ton prénom… Enfin, hormis le fait que je sais maintenant à qui je parle… Kanha. »

Est-ce parce qu’elle se trouvait en présence de Serpentard qu’elle agissait de la sorte? Peut–être bien après tout… Finalement, Mathias, à la demande de sa consœur, ajouta son grain de sel à la discutions. *Il s’amusait bien? Eh bien tant mieux pour lui!* Pensa la jeune Holmes. La Serdaigle lui rendit son sourire, mais en empruntant toutefois un peu de son air sûr de lui et séducteur et attendit la suite des évènements en se demandant vraiment si la situation allait finir en un duel magique…

De plus en plus mal à l’aise Josh, de son côté, commença à s’impatienter. Décidant que la situation avait assez duré, il se rapprocha de sa sœur et lui prit le bras pour la forcer à venir avec lui et, en même temps, l’éloigner de ce prétentieux Préfet-en-chef…qui semblait avoir des vues sur sa soeur. Probablement qu'en temps normal, leur rôle aurait été inversé (Seeley tentant de calmer son frère), mais cette fois ce n'était pas le cas. Lâchant un soupir, il tira doucement mais fermement sur le bras de la quatrième année sans se douter de se qui allait se passer sous peu.

Ses grands airs ? SES grands airs ? Non, non, elle, elle essayait simplement de ... d'avoir l'air ... de ressembler à ... De ne pas ... La journée avait bien commencé ! Tout allait bien avant que cette espèce de petite ... cette Serdaigle imbécile ... Non, en fait, avant que Mathias ne se ramène ... C'est vrai, ç'aurait pu être n'importe qui ! Mais non, ç'avait été lui, et lui, elle n'avait rien eu à lui dire, parce que ... elle ne savait pas, elle n'avait jamais rien à dire de toute manière, eh oui, on est idiote ou on ne l'est pas, on nait idiote on pas, on nait ou on ne nait pas ... Elle n'avait pas choisi !
Eh mais à quoi elle pensait là ? Elle était merveilleuse, elle était fantastique, fantastico-ludique, jolie ... Idiote ... Elle n'avait pas d'amis, elle ne faisait même pas semblant de se demander pourquoi ... Elle déprimait pour rien, elle avait mis des années à se rendre compte que sourire c'ets mieux, mais il suffisait de deux crétins profonds pour que les larmes lui montent aux yeux ...
Hé ?
Quelles larmes ? Oh non, non, tout mais PAS ça ! Pas devant eux ! Elle n'allait pas leur donner cette satisfaction ! Quoi qu'ils n'en avaient sans doutes rien à faire, qu'ils n'en retireraient ni satisfaction ni culpabilité, ni joie ni tristesse, ni rien, comme elle, rien. Personne ne se souciait jamais d'elle. Elle se mordit la lèvres et baissa la tête quelques secondes le temps de ravaler les larmes qui perlaient. Il y avait des limites au ridcule.

"Absolument. Avec des caractères aussi bien trempés que les vôtres... Le spectacle ne manque pas de rebondissements !"

Non, apparemment non, ça n'avait pas de limite.
Ils pourraient passer leur journée à la ridiculiser elle n'en doutait pas, s'ils ne trouvaient rien d'autre à faire l'humilier seraient peut-être facile et distrayant, quoi qu'un peu lassant sans doutes, tant elle était inintéressante, après tout Mathias était un vrai Serpentard, lui, trainer les autres dans la boue dès qu'il en avait l'occasion c'était sa nature. Et cette Seeley, elle ne devrait pas être comme ça ... Quoi que, personne ne lui avait jamais dit que les Serdaigles étaient sympathiques et elle n'en avait jamais vraiment fréquenté, d'ailleurs, avait-elle un jour fréquenté quelqu'un ? Non, tout le monde s'enfuyait ...
Parce qu'elle avait des réactions excessives, qu'elle était insupportable, désagréable, et qu'en plus de ça elle n'avait pas assez de cervelle pour avoir un tant soit peu de la repartie mordante qui aurait pu lui éviter cette situation. Dommage.

" - D'accord, d'accord ! C'est bon, j'ai compris ! Elle élevait la voix plus qu'elle ne l'aurait voulu. Mais elle essayait de ne pas la laisser se briser. J'vais pas prendre de la place plus longtemps, au moins je vous aurais fourni pendant quelques minutes un sujet de conversation ! Enfin, il y en a qui en trouvent sans ça, évidemment ... Non, ça n'avait rien à voir, ça.Oh mais qu'est-ce qu'elle en avait marre d'eux deux ! Pourquoi ils la regardaient ? Ou pourquoi ... ils ne la regardaient même pas !? Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que je sois ridicule ? Et devant toi en plus ! ajouta-t-elle avec un regard dégoûté et embué à Mathias. Assez rapide, espérait-elle, pour qu'il ne remarque pas le deuxième adjectif qualificatif.

Elle tourna les talons et s'en fut. Elle s'enfuit. Oui, c'était plutôt ça, le verbe approprié. Elle ne voulait pas savoir ce qu'ils penseraient d'elle. Ni ce qu'ils diraient. Ni qu'ils ne diraient rien parce qu'elle était transparente. Innexistante. C'était moche, moche, moche, stupide, stupide, stupide, mais au point ou elle en était ...
Et il était hors de question qu'il la voit pleurer. Qu'ils la voient pleurer.

Quelques minutes de marche dans un couloir suffire à tarir ses pleurs. mais ce qui est fait est fait. maintenant, elle ne pouvait plus que regretter. Et continuer d'espérer comme une idiote qu'un jour il se passerait quelque chose, ou qu'il y aurait quelqu'un, qui lui donnerait confiance en elle, du courage, et empêcherait le monde de se dérober sans cesse sous ses pieds. HAHA. Bon, et maintenant, elle allait s'étaker sur son lit et bouquiner. Qui sait, elle réussirait peut-être à effecer momentanément au moint la cuisante blessure qui s'était ouverte à la suite de ce bref épisode. il suffit souvent de presque rien.